dimanche 31 janvier 2010

Playlist 1977


Une des années les plus importantes de l'histoire du rock. Il y a un avant et un après 1977. Avant, le rock désormais "classique". Après, le post punk, le rap, la techno, la dance, le metal, l'indus, etc... genres tous en germe dans les productions aux deux 7. Et en plus, il ya un immense album de Brel.


1. Jacques Brel – La Ville s'endormait : le chant du cygne du grand Jacques, revenu des îles pour enregistrer un album magistral, juste avant d'être emporté par le Crabe, "par arrêt de l'arbitre".

2. David Bowie – Heroes : 1977, heureuse année pour Bowie, qui enregistre à Berlin avec Brian Eno deux albums visionnaires et annonciateurs des années 80. Et il y a ce tube, immense, le sommet de sa période berlinoise.


3. Bee Gees – Stayin' Alive : pendant ce temps-là, la vague disco emporte tout sur son passage, et la B.O. de "Saturday Night fever" devient l'album le plus vendu de tous les temps. Stars pop sur le déclin, les frères Gibbs se relancent avec cette machine à danser.


4. Althea and Donna - Uptown Top Ranking : le milieu des seventies voit éclore le reggae "roots" et son derivé dub, si influent sur la musique electronique. Parmi des tubes à la pelle, on choisit ce "one hit wonder" féminin qui sera numéro un en Angleterre l'année suivante.


5. Suicide – Ghost Rider : "America is Killing its youth" : deux allumés, Alan Vega et Martin Rev, inventent une sorte de rockabilly electro ultra destroy et industriel. Intense, jouissif ? Même Springsteen s'en inspirera sur "Nebraska".



6. Television – Marquee Moon : dans la droite ligne de Jonathan Richman, mais avec des solos de guitares interminables et intenses, Tom Verlaine fait entendre sa voix très personnelle, entre punk et power pop.

7. Donna Summer – I Feel Love : encore un ovni dans une année complètement débridée. De la dance, de la house avant l'heure ? Et si toute la musique moderne (rap, techno, indie) avait été inventée dans les années 70 ?


8. Renaud –Les Charognards : au milieu de toute cette agitation, une belle protest song à l'ancienne, inspirée à Renaud par un fait divers (un braquage qui se termine mal) auquel il a assisté en personne.

9. Fleetwood Mac – Go Your Own Way : le soft rock à papa était encore bien vivant en 1977, et offre même un de ses plus beaux joyaux avec cet album Rumors, autre block buster de l'année.


10. Iggy Pop – Lust For Life : assagi l'iguane ? avec Bowie, il sort son album le plus calme, le moins aggressif, et prouve qu'il peut être aussi un excellent chanteur pop-rock.


11. Talking Heads – Psycho Killer : 1977, on l'a vu, est le laboratoire de la new-wave à venir. Très technique, le groupe de David Byrne présente cette année là son premier disque, un de ses meilleurs, en concoctant un cold funk sur lequel sa voix quasi robotique déclame des textes étranges et décalés.

lundi 11 janvier 2010

1976 : la playlist

En 76, année où les Verts se font clouer en finale par le Bayern, l'Amérique élit un fan d'Elvis (Jimmy Carter) à la Maison Blanche. Téléphone donne son premier concert, The Cure, U2 ou The Clash voient le jour. Et surtout, l'été est très chaud. Alors on regarde Super Jaimie à la télé.

1. Sex Pistols – Anarchy in the UK : Un des titres les plus révolutionnaires de l'histoire du rock, Anarchy fut retiré de la vente et les Pistols virés par EMI quelques mois après sa sortie. Johnny Rotten et sa bande avaient tapé dans le mille et réveillé les terreurs de l'Angleterre bien pensante.

2. Eagles – Hotel California : bon, pendant ce temps-là, le bon vieux rock à papa continuait sa route, avec ce titre devenu LE classique des seventies à l'instar de Stairway. Des heures d'air guitar au compteur.

3. Serge Gainsbourg – Marilou Reggae : On ajoutera ce titre au Marilou sous la neige choisi par etat-critique pour la playlist de Noël. Mais une écoute intégrale du chef d'œuvre L'Homme à la tête de chou s'impose de toute façon.

4. Tom Waits – Tom Traubert's Blues : cette poignante ballade est la plus belle de son époque seventies. A faire pleurer le plus endurci des gardiens de la révolution iranienne.

5. Ramones – Blitzgrieg Pop : les Ramones sont le premier groupe punk, avec leurs morceaux réduits à l'essentiel, leurs tempos ultra-speed et leurs paroles joyeusement débiles. Et à propos Joey, tu me donneras l'adresse de ton coiffeur…



6. James Booker – Junco Partner : pianiste virtuose éduqué au classique, borgne et fantasque, James Booker est avec Dr. John un des derniers de la grande lignée des caresseurs d'ivoire de la Nouvelle-Orléans. Pour preuve ces six minutes ahurissantes où il revisite un classique de sa ville natale.

7. Stevie Wonder - Sir Duke : Le double album Songs In The Key Of Life est le bouquet final de sa grande période seventies. "Sir Duke", son grand hommage au jazz, est numéro 1 des charts R&B et pop au printemps cette année-là.

8. ABBA – Dancing Queen : encore un sommet des seventies que cet hyper-tube qui apporte au disco la légereté et le sens mélodique de la pop européenne à la Beatles. ABBA mérite beaucoup mieux que d'être dédaignés par les tenants du "vrai" rock.

9. Jacob Miller – Tenement Yard : 1976, énorme année de reggae, avec des tubes comme "Police and Thieves" ou "War Ina Babylon", ou encore, moins connu, cet hymne rasta au tempo très contagieux.

10. David Bowie – Wild Is The Wind : Une reprise, chose assez rare chez Bowie, mais il a une façon si personnelle d'interpréter cette ballade qu'il se l'approprie complètement.

11. Fela Kuti – Zombie : un des titres les plus emblématiques du Nigérian, cette attaque en règle contre l'armée devint un tube repris dans la rue par des millions de personnes. Les représailles du pouvoir furent terribles : en 1977, 1000 soldats incendièrent son domaine, jetant sa mère de 82 ans par la fenêtre et empêchant les pompiers de se rendre sur place. Au Nigéria, provoquer le pouvoir coûtait un peu plus cher qu'en Angleterre. Les Sex Pistols peuvent aller remettre une tenue correcte et ne pas oublier la raie sur le côté, merci.