dimanche 24 octobre 2010

1956-58 : la playlist



Si le rock'n' roll est né en 1954, il explose réellement durant ces trois années, avant la récupération commerciale qui lui sera provisoirement fatale à la fin des années 50. On se rend mal compte aujourd'hui de la manière dont le rock'n roll chamboula le monde bien ordonné du show business, et la haine qu'il suscita dans les mileux conservateurs mais aussi de la part d'une certaine élite culturelle qui ne jurait que par le jazz ou le folk.


1. Chuck Berry – Johnny B Goode (1958) :

s'il est sans doute le premier guitar-hero de l'ère rock, et ce titre repris par Hendrix sur scène l'atteste, Chuck Berry était aussi un fantastique auteur-compositeur, sachant croquer comme personne des tranches de vie adolescentes.


2. Elvis Presley – Heartbreak Hotel (1956) :
1956, c'est l'année Presley, celle où le King, qui a quitté Sun Records, aligne 3 numéros 1 et squatte 25 semaines en tête des charts américains. Heartbreak Hotel, le premier d'entre eux, est enregistré à Nashville sous la direction de Chet Atkins.

3. Georges Brassens – Je m'suis fait tout petit (1956) :
à la fin des années 50, Brassens atteint les sommets de son art. Ses musiques s'affinent, témoin cette superbe chanson dédiée à sa compagne Joha Heiman dite Püpchen (poupée en Allemand), dont il aura l'honneur de ne pas demander la main dix ans plus tard.

4. Jimmy Rogers – Walking By Myself (1956) :
le petit bijou oublié de la sélection, cet excellent morceau de Chicago blues par le guitariste de Muddy Waters, avec en prime un des plus fabuleux solos d'harmonica du blues, signé Big Walter Horton.

5. Serge Gainsbourg – Le Poinçonneur des Lilas (1958) :
Il apparaît tout à coup avec sa tronche de chou-fleur, timide, droit comme un I sur scène ou les plateaux de télé. Sa première chanson, un chef d'œuvre, n'a pas pris une ride, car elle traite de l'universelle aliénation urbaine symbolisée par ce p… de métro que je prends tous les jours.

6. The Crickets – That'll be the day (1957) :
le premier chouchou des critiques (normal, il a des lunettes), c'est lui. Loin de la folie de Little Richard ou de Jerry Lee, Buddy Holly, avec sa trombine de premier de la classe, compose de petits bijoux pop-rock à la sauce texane et surtout annonce les Beatles. Des criquets aux scarabées, il n'y a qu'un coup d'ailes.

7. Sonny Rollins – Strode Rode (1956) :
le colosse du saxophone a enregistré de bien belles sessions au milieu des années 50, mais s'il n'en faut qu'une c'est bien Saxophone Colossus, album qui résume son style virevoltant et accessible à tous. Un must du bebop.

8. Domenico Modugno – Nel blu di pinto di blu (Volare) (1958)
ce morceau, c'est histoire de ne pas oublier que les gens n'écoutaient pas que du rock en 1956-58. "Volare" est d'ailleurs le 45 tours qui resta le plus longtemps en tête des charts mondiaux en 1958. Malgré cela, la chanson, qui représentait l'Italie à l'Eurovision 1958, ne se classa que troisième.

9. Jerry Lee Lewis – Great Balls Of Fire (1957) :
lorsqu'il déboule comme une furie sur la scène publique, Jerry Lee Lewis est le pire cauchemar de tout parent bien pensant. Un redneck déchaîné qui martèle son piano en hurlant des chansons équivoques sur des grosses boules de feu, et qui est d'ailleurs convaincu qu'il finira en enfer pour avoir joué la musique du diable.

10. Carl Perkins – Blue Suede Shoes (1956) :
totalement inconnu du grand public, Perkins est pourtant un des grands pionniers du rock'n'roll avec Elvis, Chuck, Jerry Lee et les autres. Excellent songwriter et guitariste, ce fils de fermiers pauvres du Mississippi avait parfaitement su marier la country et les rythmes noirs. En 1956, alors que sa chanson "Blue Suede Shoes" commence à décoller, il est victime d'un accident qui l'écarte de la scène. C'est Elvis qui popularisera sa chanson à sa place. Le monde est parfois injuste…

11. Henri Salvador – Dans mon île (1958) :
Que dire de Salvador ? Artiste ultra doué, fin guitariste de jazz, interprète capable de tout chanter, du rock'n'roll aux ballades sentimentales en passant par les airs traditionnels de ses chères Antilles, comique irrésistible, il est probablement le plus fantastique entertainer français d'après guerre. Ce titre lascif a été cité par Antonio Carlos Jobim comme une de ses principales influences lorque le sorcier brésilien concocta le son et les accords de la bossa nova.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bon ça avance on attend là ! so what??